Compte rendu réunion ISNEA, le Touquet, palais des congrès
Le 14 Mars 2015
Quand la chasse ramène sa science

Albrans, Chasse au féminin Délégation du Pas de Calais, et jeune chasseur, c’est sous ces 3 casquettes que Camille a participé à la réunion ISNEA du Touquet. Elle nous livre ses impressions et ressentis. Le peu de chasseurs pour défendre le travail de l'Institut Scientifique Nord Est Atlantique (ISNEA) a un peu choqué les participants et Camille confie : « J'ai été surprise, je pensais qu'il y aurait eu plus de monde compte tenue de l'importance du sujet, mais j'ai quand même vu quelques personnes dont la présence ne faisait pas de doutes (ils se reconnaitront). »
« La conclusion du mot d’accueil des organisateurs concernant le futur de notre passion reste optimiste. "Même si nous ne sommes pas scientifiques, c'est la science qui va permettre à la chasse de perdurer!" ainsi qu'une autre phrase qui me fait froid dans le dos : "La chasse n'a pas fini d'en voir !!"... Et c'est bien vrai... »
Le ton est donné
Les fédérations sont de plus en plus demandeuses de recherches scientifiques mais le volume financier est trop petit pour contrer toutes les attaques anti-chasses.
Tiens, en parlant de ça... Une nouvelle loi sur la biodiversité arrive la semaine prochaine à l'hémicycle qui vise à interdire la chasse et le piégeage (bizarrement quand les députés du groupe chasse seront en campagne pour les cantonales).
Monsieur Daniel Fasquelle, ministre de la 4e circonscription du Pas de Calais a déposé un amendement de suppression, et confirme que leur but est de détruire les traditions et d'exclure les chasseurs de leur milieu pour ensuite y interdire toutes les manifestations.Et d’ajouter qu'il soutient à fond la démarche d'ISNEA et s'exaspère : « Mais quand allons nous faire confiance aux chasseurs ? L'intérêt n'est pas de faire disparaitre l'espèce que l'on veut chasser demain... » Il ajoute quelques mots de colère face au gazage scandaleux des oies en Hollande, « à moins de 100km de chez nous, dont on nous refuse la chasse alors qu'elles sont nuisibles dans tout les pays du Nord. »
Camille, comment se déroulent les recherches d'ISNEA ?
-« Les études scientifiques réalisées le sont depuis près de 3 ans en prévision d'attaques futures. ». Un suivi des populations est réalisé par satellite grâce : aux balises sur les oiseaux, par radar, par comptage visuel et biologie moléculaire (génétique). Anatidés, mais aussi alouette des champs, la caille des blés, la tourterelle des bois, la grive draine et grive litorne sont concernées.
72 oies ont été équipées de balises mais malheureusement 30% des appareils n'ont pas tenu le choc et 30% des oies équipées ont été tuées dans les pays du Nord.
Les chercheurs font aussi des rattrapages sur leurs sites de référence filmé 24h/24 en Charente Maritime à la "Cabane de Moins" mais aussi en baie de Seine.
Six siffleurs vont d'ailleurs être équipés de balises en ce mois de Mars 2015. »

12/13 espèces aviaires soumises au plan de gestion Européen sont chassées en France. Pour ces espèces il est donc possible que la loi nous impose une limitation de la chasse (moratoire comme pour le courlis cendré et la barge à queue noire non chassable jusqu'en 2018) alors que leur chasse n'est pas le facteur prioritaire sur les dynamiques de populations.
Des résultats concluants
Grâce à ces recherches, ISNEA a pu prouver qu'en Octobre/Janvier (en saison de chasse) il y a autant d'oiseaux en réserve qu'en zone chassée et qu'en dehors de la période de chasse il y a plus d'oiseaux en zone chassée qu'en réserve. Pour cause la biodiversité est riche et constante en zone de chasse mais pauvre en hiver pour les réserves.
Ce qui nous renvoie à ce projet de loi visant à interdire chasse et piégeage...Projet simplement absurde.
Camille donne ensuite quelques exemples bien réalistes : -« Sans chasseurs qui prennent soins de la nature et qui entretiennent les milieux favorables à la faune, il faudrait payer des personnes pour le faire... Avec quel argent ? La France sous la pression écologiste achète sans cesse des terrains au détriment des chasseurs... Pour en faire quoi ? En grande partie des réserves. C'est bien beau mais la réalité l'est moins : là aussi l'Etat manque d'argent pour ces projets et les terrains restent en grande partie à l'abandon là où les chasseurs, eux, auraient su entretenir intelligemment et bénévolement...
Petite parenthèse, on à déjà vu le cas de la meilleure qualité des milieux gérés par les chasseurs dans la Somme, à la réserve de Grand Laviers gérée par la FDC 80 avec une espèce non chassable : l'avocette élégante. La reproduction en 2014 y a été plus fructueuse que dans une célèbre réserve de la Somme que l'on connait tous dont le bagueur a refusé de baguer les jeunes nés à Grand Laviers... Et oui comme d'habitude " les chasseurs n'ont cas se débrouiller" ... Pour ne pas dire un autre mot ! ».
Alors, la chasse un frein à la biodiversité ? 9/10 migrateurs prélevés à la chasse font partis des espèces hivernantes majeures. La chasse n'a donc pas d'incidence sur la santé et la dynamique des populations chassables.
La recherche à besoin de vous
En guise de conclusion, Camille souhaite nous inciter tous à aider ISNEA. Certes, toujours en quête de finance cet institut attend aussi l’aide des chasseurs : –« Malgré tous ces résultats réjouissants l'ISNEA manque de matière pour ses recherches (pour la récolte d'ailes par exemple mais aussi pour la connaissance des prélèvements). Ce questionnaire de prélèvement est disponible dans les journaux fédéraux mais aussi sur le site de l'ISNEA qui ne compte pour l'instant que 838 inscrits.
N'hésitez pas à aider la recherche, par vos dons, vos récoltes d'ailes, observations et comptes rendus de prélèvements pour que la chasse, notre passion puisse perdurer. »