Les eaux de la Clarence polluées par un écoulement de résine industrielle. Des pêcheurs à la truite ont donné l'aletre...
Oui, les pêcheurs et les chasseurs sont attentifs à leur patrimoine loisirs, oui, ils sont sur place chaque jour et observent...
Ils sont en général les premiers à se soucier de l'environnement et n'ont pas attendu les directives internationales pour s'inquiéter réellement.
Ce point n'est pas à négliger dans un travail collectif avec les instances et les élus des communes. Bien souvent, les écologistes se targent d'être à l'écoute de la nature, et les épisodes douloureux sont le plus souvent dénoncés par les gens de terrain...
Nous avons déjà relatés les écoulements nauséabonds de la rivière militaire, la pollution du marais des Albrans due à l'ammonium, les carpes mortes sur la commune de Labourse, et voici que ce jour, nous lisons dans la presse locale un "incident" relatif au débordement d'une cuve tampon par une entreprise de Calonne.
Certes, un accident peut toujours arriver, certes, les conséquences ne sont pas toujours aussi désastreuses que celles de la Louisiane. C'est heureux...
Pourtant, je reste relativement choquée à la lecture de ces quelques mots : " Le danger potentiel ne concerne que la faune aquatique".. Heureuse aussi de constater que le pollueur sera le payeur, ce qui ne sera jamais le cas sur la marais des Albrans, la plainte ayant été déposée contre X faute de preuves.

Épaulés par le véhicule de la cellule dépollution, les sapeurs-pompiers de l'unité des risques technologiques du département (URT 62) ont été appelés tôt hier matin sur le site de la société Carlier Plastiques, à Calonne-Ricouart, pour circonscrire une pollution des eaux de la Clarence, souillée par un écoulement de résine industrielle. Un barrage flottant a été installé pour plusieurs jours sur la rivière.
PAR ARNAUD DÉTHÉE
Intrigués par la vue de poissons agonisants et la forte odeur de solvant qui se dégageait le long des berges de la Clarence, des pêcheurs à la truite ont donné l'alerte hier matin et conduit les sapeurs-pompiers de l'URT 62 jusqu'à la société Carlier Plastiques.
Dans la cour de cette entreprise implantée le long de la Chaussée Brunehaut, une résine industrielle utilisée pour la fabrication de panneaux de carrosserie s'était échappée de sa cuve de rétention quelques heures auparavant. « La résine s'est écoulée d'une cuve tampon par débordement pour une raison que je ne m'explique pas encore, lâchait le patron Olivier Houpin. Une grosse flaque s'est formée dans la cour. Le problème, c'est que la résine, riche en solvant, a coulé jusqu'à notre réseau d'écoulement des eaux pluviales, qui sont elles-mêmes rejetées quotidiennement dans la rivière. À vue de nez, je dirais qu'une centaine de kilos de résine s'est échappée... » Le capitaine Malfait, chef de centre à Bruay et responsable départemental de l'URT, n'a pas tardé à identifier le solvant contenu dans la résine comme étant du styrène. Un produit « irritant et très odorant » mais qui a le mérite d'être « biodégradable et soluble dans l'eau. Il est toxique mais peu persistant dans l'environnement. Le danger potentiel ne concerne que la faune aquatique », précise l'officier.
Un barrage flottant a toutefois été posé rue du Marais, tout près du stade Lojtek, pour bloquer l'écoulement du produit en surface et récupérer les particules de résine qui, elles, s'aggloméraient déjà dans le lit du cours d'eau. « Après avoir obstrué le réseau d'écoulement de la société pour éviter toute nouvelle pollution de la rivière, le barrage que nous avons installé sous le pont du stade restera en place durant plusieurs jours », confirme le capitaine Malfait.
Dans le même temps, une société de curage s'est chargée de nettoyer le réseau d'écoulement de l'entreprise calonnoise et de pomper - tant bien que mal - la résine présente dans les eaux de la rivière. La prise en charge financière des opérations de dépollution incombera à la société en vertu du fameux principe du « pollueur-payeur ». •