Si le piégeage est une activité à part entière, nul ne doit l'oublier dans la bonne gestion d'un territoire.
la présence du rat musqué est vraiment préoccupante sur la région et si les bénévoles décuplent les efforts, il prolifère toujours...
Attention à la leptospirose, toujours gagnante et qui fait presque 30 morts chaque année.
Les Albrans ont fait leur bilan.
Pour la saison 2010/2011 ce n'est pas moins de 231 rats qui ont été capturés sur le marais. Bravo à notre équipe de piégeurs qui travaillent dans la discrétion...

En savoir plus sur le rat musqué
La leptospirose, c'est quoi ?
Le rat musqué est une préoccupation pour la région Nord - Pas-de-Calais
lundi 11.07.2011, 05:12 - La Voix du Nord
| LOOS-EN-GOHELLE |
La Fredon a accueilli trente-six responsables de groupe de défense contre les organismes nuisibles (GDON) pour faire le bilan régional de la lutte contre le rat musqué. Un constat : une grande partie des communes concernées par le rat musqué pratiquent le piégeage mécanique au lieu du piégeage chimique. Sur 257 communes recensées 86 % l'ont appliqué en 2010.
En première partie, Odile Crépin, directrice de la FREDON, a développé, rétro-projecteur à l'appui, les phases de cette lutte. Dans chaque GDON (Béthune, Audruicq, Boulonnais, Calaisis, Lys Aa, Audomarois et Lumbres), les actions ont été analysées avec ensuite le bilan comparatif de la lutte mécanique 2003-2010.
Le nombre de captures de rats musqués par année est impressionnant. De 27 808 en 2000 à 25 723 en 2010 en passant par une pointe de 48 452 en 2003.
Arrivé à ce stade, Odile Crépin aborde la professionnalisation des piégeurs. Ils sont actuellement dix salariés. Une incitation au piégeage est régulièrement effectuée, avec l'AGANGA qui organise des sessions de formation dans le Nord. Un tableau est présenté sur le nombre de rats musqués capturés par GDON dans le Pas-de-Calais. Là aussi, c'est impressionnant avec une pointe de 20 000 dans le Calaisis en 2008. Chiffres à l'appui, on observe une augmentation importante de rats musqués entre 2006 et 2008. Entre 2009 et 2010, la tendance s'inverse pour le département du Nord, alors qu'une progression des captures est observée dans le Pas-de-Calais. La lutte mécanique est réalisée par des piégeurs salariés et bénévoles. Ils restent insuffisants au regard du nombre de rats musqués présents sur le territoire. Le développement de la lutte mécanique par des piégeurs professionnels est une nécessité.
Des actions spécifiques
Le développement du piégeage mécanique est favorisé par des actions spécifiques : prime à la queue (1,5 euro), distribution de pièges (plus de 1100 distribués en 2010), sensibilisations et sollicitations des élus, organisations de session de formation.
Les obstacles majeurs au développement des GDON et à leurs actions sont le manque de moyens financiers et de moyens humains et les contraintes juridiques concernant le relevé et la pose de pièges.
À la demande du président Jean-Jacques Verstrataeten, les responsables ont développé leurs expériences, leurs difficultés à conserver les bénévoles et parfois les stagiaires. L'environnement de certains cours d'eau mal entretenus ou le vol des pièges ajoutent encore aux difficultés des poses de pièges.
D'où une certaine lassitude des bénévoles.
Marie Lefebvre, vice présidente, présentant les conclusions de cette rencontre s'est félicitée de la richesse des échanges et des informations. • A. DUPARC (CLP)
Pour plus d'informations.- FREDON : 03 21 08 62 90 Courriel : fredon@fredon-npdc.com FREDON : Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.
La presse régionale en parle encore...
Voix du Nord Eric HOLZAPPEL
Samedi 16 juillet 2011
· Face au rat musqué, la guerre est sans merci
| ENVIRONNEMENT |
La protection des berges a un prix : le massacre systématique et organisé des rats musqués par dizaines de milliers. Un travail difficile mené par des centaines de bénévoles et dix-huit piégeurs salariés.
Le propre du visiteur indésirable, c'est qu'il se sent mieux chez vous que chez lui... C'est le cas du rat musqué, qui prolifère dans notre région, loin de ses prédateurs américains, loups, coyotes ou rapaces. Reste l'homme... mais il a bien du mal à suivre la cadence de cet infatigable reproducteur. « Vous en oubliez deux en début d'année, vous en retrouvez quarante-quatre à la fin », dit souvent Jean-Jacques Verstraeten, qui mène la lutte contre le rongeur, à la tête de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (FREDON).
Le rat musqué dérange parce qu'il fait des dégâts. Il sape les berges en creusant des terriers de plusieurs mètres. Fragilisées, elles finissent par s'écrouler, ce qui pose un problème particulièrement en zone inondable, dans les wateringues, près du littoral. Dans les champs cultivés, il se régale de maïs, choux-fleurs, endives et céréales. Enfin, il véhicule la leptospirose (la « maladie du rat »), qui fait une trentaine de morts par an en France.
Le monde rural mène une guerre sans merci au rat musqué depuis les années 1970. Mais la lutte ne s'est structurée qu'en 2003, avec la création de la FREDON, qui coordonne les actions.
La finde l'arme chimique
Les troupes en présence ? Dix-huit salariés, piégeurs à temps plein, employés par les collectivités locales, et plus de 600 bénévoles, chasseurs, retraités, qui traquent le rat musqué pour la prime à la queue (1,50 euro pièce). Un professionnel éradique entre 1 200 et 1 500 rongeurs par an.
Un bénévole ramène généralement quelques dizaines de queues, 300 tout au plus.
En 2010, cette petite armée a réussi à tuer 76 000 rats musqués au total. C'est, avec plus de moyens, beaucoup moins que les 92 000 prises de 2008. En effet, la lutte s'intensifie en termes de combattants engagés... mais ralentit en termes de résultats.
Jusqu'au 31 mai 2009, les humains utilisaient une arme de destruction massive : la FREDON distribuait chaque année 120 tonnes d'appâts empoisonnés, des petites boulettes de carottes plombées d'anticoagulants, qu'on semait le long des berges. Les rats musqués mourraient d'hémorragie. Facile, efficace... mais dangereux et polluant. L'Europe a donc mis fin à cette pratique. Désormais, trois armes sont autorisées : le piège en « X » (une mâchoire qui se referme), la nasse (qui piège l'animal) et le tir (au fusil ou plus rarement à l'arc). Le massacre des indésirables continue, mais il est plus laborieux.
À cette difficulté vient s'ajouter une crise des moyens. Le conseil général du Nord finance le piégeage, à hauteur d'environ 100 000 E annuels, mais celui du Pas-de-Calais a gelé ses subventions en 2009, considérant que cette compétence n'était plus de son ressort. Les communes et syndicats intercommunaux traversés par des cours d'eau ont dû prendre le relais. C'était ça ou assister impuissant à l'effondrement des berges. •
ZOOM |
Depuis trois ans, les piégeurs du Cambrésis ont parfois la surprise de capturer des ragondins (ou myocastors) : un en 2008, un en 2009, quatre en 2010. On croyait notre région épargnée par cette espèce plus grosse que le rat musqué, aux dégâts comparables. Leur prolifération au nord de Paris s'est faite dans les années quatre-vingt par des « sociétés malhonnêtes », dixit un paysan de l'Aisne escroqué à l'époque. Elles proposaient de vendre ces gros rongeurs américains à des agriculteurs désireux de se diversifier dans l'élevage (pour la viande et la fourrure), puis de leur racheter la progéniture les années suivantes. Une fois l'affaire conclue, elles ont disparu... On trouve des myocastors en nombre conséquent sur les rives de l'Oise, l'Aisne et la Marne... et quelques-uns, donc, dans le Cambrésis depuis trois ans. Comme les rats musqués, ils sont classés nuisibles ; la prime à la queue s'applique. • |