Eoliennes : proposition de loi en vue

Réunion du 29 avril 2011 au touquet. L'éolien et la mer...

Le président du sénat face aux chasseurs, pêcheurs et anti-éoliens au Touquet, hier

samedi 30.04.2011, 05:20  - La Voix du Nord

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Organisée par Chasse, pêche, nature et tradtions (CPNT), la réunion qui s'est tenue hier au palais des Congrès du Touquet a mis face à face quelque 80 chasseurs, pêcheurs, anti-éoliens et élus sur la question de l'éolien en mer. Dont le président du sénat, Gérard Larcher. Bien qu'opposés à l'éolien pour la plupart, tous ont exprimé leur espoir d'améliorer le dialogue entre promoteurs et territoires.

PAR AMANDINE FARAUD

montreuil@lavoixdunord.fr

« Nous ne nous sommes pas occupés de l'enjeu mer, c'est vrai » a lancé Gérard Larcher, président du sénat, à l'issue des échanges. Chasseurs et pêcheurs ont bien l'intention de se faire entendre sur le dossier éolien offshore, et Fabrice Gosselin, chargé de l'énergie, de la mer et de la pêche en mer à CPNT, a notamment pris la parole pour dire tout le mal qu'il pense des éoliennes en mer. Pour autant, si la majorité des intervenants sont plutôt voire carrément contre -du moins sur leurs côtes-, tous ont assuré que la volonté de dialogue prévaut aujourd'hui. « On sent bien que le temps de l'opposition ferme est passé. Maintenant, il faut construire » a jugé Gérard Larcher.

Frédéric Nihous, président de CPNT, parmi les intervenants, a confirmé qu'il n'est « pas sur une opposition systématique. Si à un endroit, il n'y a pas d'impact sur l'environnement, que cela ne dérange pas la population locale, cela ne nous dérange pas. Mais qu'on ne nous impose pas un projet quand tous les acteurs locaux ont dit non. »

Études d'impact sur les animaux et l'économie

Seule solution, qu'ils appellent tous de leux voeux, comme Gérard Larcher : « Il doit y avoir un vrai débat public.

Et des études d'impact sur les oiseaux, les poissons, mais aussi l'économie locale avant de réaliser les projets et non l'inverse. » « Il faut faire confiance aux chasseurs et aux pêcheurs, soutient Daniel Fasquelle, ils ont l'expertise et tout intérêt à préserver les ressources. » « Nous sommes en train de préparer une boîte à outils pour tenir notre place dans ce débat quand il aura lieu » avance Frédéric Nihous.

Selon Gérard Larcher, « ce qu'il faudrait, c'est un cadre pour les éoliennes en mer, comme il y en a un pour les éoliennes terrestres ». Le président du sénat se garde bien de critiquer les objectifs du Grenelle de l'environnement : « Je n'ai pas contesté le passage nécessaire à 23 % d'énergies renouvelables. » Mais, précise-t-il, « il n'y a pas que l'éolien. Nous devons travailler aussi sur la biomasse, sur la géothermie, les économies d'énergie. »

« La preuve que la mobilisation marche »

Et face à ceux qui ne se sentent pas écoutés, tous positivent : « On sent que la mobilisation est forte ici, note Frédéric Nihous. D'autant plus qu'une victoire a été remportée avec le rejet du projet éolien en face du Touquet. C'est la preuve que la mobilisation marche . » Pour Daniel Fasquelle, « il y eu une amélioration de la législation sur les éoliennes terrestres avec le Grenelle 2. Aujourd'hui, il manque l'équivalent pour les éoliennes en mer, c'est ce à quoi nous voulons aboutir. » Après des ateliers sur la chasse et la pêche, l'assemblée s'est penchée sur différents statuts juridiques. Et notamment celui de parc marin, que Pierre-Georges Dachicourt, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, a présenté comme « une solution de précaution pour que le parc éolien soit peu dommageable ».

En attendant le grand débat national, le député Daniel Fasquelle a annoncé qu'il allait déposer une proposition de loi, fort du soutien du président du sénat.