Je commence mon tour de marché du terroir. Je vais vous présenter ces artistes du goût qui viendront réjouir vos papilles et contribuer à la réussite du salon des Albrans.
Au fil des jours, je vais vous proposer des articles de presse ou une présentation de ce ses femmes et de ces hommes qui travaillent des produits du terroir avec un talent inestimable.
Les Albrans remercient tous les artisans qui se lancent dans l'aventure...
A Beuvry, c'est un peu une première, un salon du terroir en plein air, avec un partenaire de qualité... GASTPAT'TOUR HAUT ARTOIS.
La recette du bonheur....
Pour commencer, voici Josette Baudrin. Je tiens à la remercier tout particulièrement pour son dévouement aux Albrans. Proche des artisans du goût, elle a tenu à s'assurer de l'environnement de la maison du parc pour être sûre que tout son monde serait bien installé.
Josette est fidèle au marché de Béthune et participe à TOUTES les manifestations du goût de la région. Chaque année, elle rafle le premier prix du plus beau stand à Verquin. Je vous laisse découvrir un ancien article Voix du Nord. Josette sait rester fidèle à son image. Elle travaille beaucoup et fait même partie des AMAP. Qu'on se le dise...
La suite par le journal...
Tout le monde connaît Josette Baudrin à Verquin. Et même bien au delà. Cultivatrice par tradition familiale, elle passe ses journées aux champs, quand elle n'est pas sur les marchés. Ce week-end, elle sera l'un des piliers des Poireaux Folies.
PAR ISABELLE MASTIN
bethune@info-artois.fr « Je mets mes bottes à 7 h du matin et je les enlève à 11 h. » Josette croit bon de préciser : « Du soir, hein ! » Ça, on avait compris en moins de deux minutes, pris dans le tourbillon d'une femme énergique et sympathique en diable. La sonnette de sa boutique de vente à la ferme n'a même pas le temps de retentir qu'elle a déjà crié « C'est ouvert » à l'ombre devinée derrière la porte. C'est ça, Josette.
Ici, tout le monde connaît sa ferme de la rue Desmazières. « On est trois générations de cultivatrices, de mère en fille. » Pour la trouver, c'est facile : « Il y a un panneau jaune. » Au mur, ses grands-parents attestent la filiation par photos interposées. Là, c'est la grand-mère, 84 ans et toujours à la tache. Josette pointe un autre cliché : « C'est moi avec ma nièce en train de repiquer les poireaux. » Il y a bien une machine, mais rien de très élaboré : dans la famille, on travaille à la main. Assise à l'arrière d'un tracteur conduit par son mari et avançant à pas d'homme, on la voit accrocher les plants sur la roue qui tout à l'heure les portera en terre. « Il faut faire attention à ses bouts de doigts ! » Sinon, ils finissent la journée tout bleus. Ça suit peut-être avec le vert et blanc du poireau mais ça fait mal.
Bah ! Josette sait y faire. Sur 2,5 ha plantés de légumes, de la carotte à la patate, le poireau occupe à peine quinze ares. Soit tout de même entre 25 000 et 30 000 plants repiqués quasi à l'ancienne « vers juillet ». Elle se procure les plants auprès d'un collègue, seule concession à une entreprise qu'elle gère de bout en bout. Et par tous les temps. Robuste, Josette n'a que faire des microbes. Cette semaine encore, « j'ai été noyée trois fois ». Trempée comme une soupe, au point que sa peau de mouton refusait de sécher. Pas le temps d'attendre : vaille que vaille, elle est retournée au champ.
Aussi coriace que ses poireaux : « Ils ont bien supporté la pluie » d'un été humide entre tous. De toute manière, le poireau, pour se gorger de bienfaits reconnus par la science, préfère encore un surcroît d'humidité. Là, « ce sont les premiers qu'on récolte. » La vente, elle, durera jusqu'en avril. Pour les Poireaux Folies, Josette a misé sur 600 kilos de stock. Ce n'est qu'une évaluation : elle se souvient que Gauthier Verbecq, son confrère, en avait été quitte à aller récolter la nuit pour ravitailler un stand dévalisé la veille par les gourmets.
Le succès tient peut-être au fait que les producteurs pratiquent des prix attractifs pour la fête. À la qualité des produits aussi, cela va sans dire. Et peut-être bien aussi à la personnalité de la marchande ? « Je parle tout le temps patois, ça fait rire les gens. » Quand ses yeux se plissent dans un sourire, il y a de la tendresse d'une Yolande Moreau. D'une fille du Nord, quoi. Ça se confirme : « Moi, sur les marchés, j'ai trois casquettes : Maïté, Ménie Grégoire et psychiatre ! » Maïté, c'est parce qu'elle n'est pas avare de recettes. Ménie et psy, c'est parce qu'elle est une confidente privilégiée. « Si une cliente me dit qu'elle a mal à la gorge, je lui dis que le thym, c'est antibiotique. Après, elle revient me voir en me disant que ça va mieux ! » La recette du bonheur, en somme. •