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Gérard Larcher au Touquet ce vendredi 29.04.2011, 05:20 - La Voix du Nord
| PARLEMENTAIRE |
Ce matin, le président du Sénat, Gérard Larcher, sera au Touquet à l'initiative ... de CPNT et avec l'intervention du député Daniel Fasquelle. Il rencontrera une délégation de pêcheurs et de chasseurs qui l'entretiendront de sujets qui leur tiennent à coeur, parmi lesquels les projets éoliens offshore. Pour les chasseurs comme pour les pêcheurs, ces projets nuisent aux flux migratoires des oiseaux et des poissons. Les pêcheurs estiment également que de gros risques pour leur sécurité et la pollution (en cas d'échouage de bateaux) sont induits. Un projet au large du Touquet a été abandonné. Pour le moment du moins. •
Quand le président du Sénat vole officiellement au secours des anti-éoliens
Ce 29 avril au Touquet, le président du Sénat, Gérard Larcher sera présent pour appuyer et conforter les organisateurs d’un colloque destiné à organiser « Un atelier de mise en place d’un protocole de suivi d’impact des éoliennes sur la migration des oiseaux et des poissons ». Outre que l’on peut se demander s’il s’agit de se pencher sur l’avenir des poissons volants, on ne peut manquer de remarquer que cette réunion est organisée par Chasse, Pêche Nature et Traditions et son président Frédéric Nihous, par la plupart des associations anti-éoliennes soutenues par Valéry Giscard d’Estaing, par le député UMP Jérôme Bignon président du groupe le plus important de l’Assemblée nationale, le « Groupe chasse », et par le Maire du Touquet, un autre UMP, Daniel Fasquelle.
Les organisateurs de cette réunion affirment qu’elle se tient « en lien avec le ministère de l’Ecologie ». Premier problème, le dit ministère n’est pas du tout au courant. Deuxième problème tout le programme de cette belle journée vise à remettre en cause les orientations données par la ministre de l’Ecologie et les préconisations du Grenelle de l’environnement et des deux lois qui ont été votées en ce qui concerne l’éolien. Il est donc plus que surprenant que le deuxiéme personnage de l’Etat, le Président du Sénat, vienne apporter sa caution à une réunion qui vise tout simplement à demander l’interdiction des éoliennes off-shore au nom des oiseaux et des poissons et une réduction drastique du nombre des éoliennes terrestres. Au moment où l’on commémore le 25 ème anniversaire de l’accident de Tchernobyl et où le monde entier se pose des questions sur l’avenir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima qui se poursuit « tranquillement ».
Mais dans le programme de cette belle journée on trouve facilement l’explication : « Une catastrophe nucléaire est apparue à Fukushima au Japon et chacun espère qu’il n’en restera pas un traumatisme du type Tchernobyl. Mais jeter aux oubliettes cette industrie n’est pas si simple : elle est entre autres peu productrice de CO2 et assure 50% des besoins énergétiques de la France. Elle assure une relative indépendance énergétique et stratégique dans un monde dominé par le pétrole et les sources alternatives sont encore loin de pouvoir fournir de tels résultats. Les risques sont-ils alors supérieurs aux bénéfices ? La question mérite d’être posée, même sous l’émotion d’une catastrophe ». Outre que comme d’habitude chez les anti-éoliens lorsqu’ils s’adressent à l’opinion publique le chiffre de « 50 % des besoins énergétiques » est faux (18,4 % selon le gouvernement), il s’agit d’une tentative de fédérer pour la prochaine élection présidentielle, ce qu’il y a de plus rance et de plus extrémiste contre les éoliennes et pour la poursuite du programme nucléaire. Il s’agit ni plus ni moins, de tenter de faire plaisir aux chasseurs les plus violents : ceux qui chassent le gibier d’eau en Baie de Somme et dans la Nord de la France.
On ose espérer que la ministre de l’écologie prendra officiellement la parole pour rappeler que la diversification énergétique fait toujours partie de son programme.
Un colloque réunissant des politiques et des opposants à cette énergie se tient demain au Touquet. Après Fukushima, les pro-éoliens s'indignent.
La date n'est pas forcément très heureuse. Quelques semaines après l'accident nucléaire de Fukushima, trois jours après le 25e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, les partisans de l'énergie nucléaire se retrouvent au Touquet (Pas-de-Calais), vendredi.
Initié par le collectif Pulse (pour un littoral sans éolienne), largement inspiré par le mouvement CPNT, ce colloque a pour objet «la mise en place d'un protocole de suivi d'impact des éoliennes sur la migration des oiseaux et des poissons ».
Au-delà, les chasseurs espèrent encore pouvoir marquer les esprits et faire capoter le projet éolien des Deux Côtes (NDLR : 140 éoliennes prévues à 14 kilomètres des côtes, entre Criel-sur-Mer et Cayeux-sur-Mer, à l'horizon 2013.)
Prévu de longue date, ce colloque intervient donc dans un contexte très particulier. De quoi soulever l'indignation du Noroît, comité pour la promotion de l'éolien maritime, constitué à l'issue du débat public sur le projet de parc éolien des Deux Côtes. «Les organisateurs de ce colloque n'ont d'autre but que de stopper la mise en œuvre à grande échelle de la transition énergétique, s'indigne Guillaume Blavet, porte-parole du comité. Cette journée a au moins le mérite de clarifier la position de cette alliance favorable au statu quo. »
Le comité pro-éolien s'insurge en effet contre la présence d'élus de premier plan, parmi lesquels le député UMP de la Somme, Jérôme Bignon, ou encore le président du Sénat, Gérard Larcher : «Il vient apporter sa caution à cet événement en foulant aux pieds les engagements du Grenelle de l'environnement », insiste Guillaume Blavet.
Pour Jérôme Bignon, invité en tant que président des Aires marines protégées, la polémique est tout simplement « absurde ».
Favorable à un nucléaire «maîtrisé », le député du Vimeu réaffirme également son engagement pour l'éolien offshore. Ce qui ne l'empêchera pas de participer à ce colloque pour asseoir sa position. «Je me ferai peut-être même siffler, souligne Jérôme Bignon, très en colère. Je ne vais quand même pas à un congrès du FN, et je suis libre d'aller où je veux. Ces gens-là sont pires que des fascistes. »
Pour les chasseurs, la présence d'élus à ce colloque n'est d'ailleurs pas vraiment ressentie comme un soutien ou une caution. «On essaye toujours d'en inviter pour faire passer un message, mais nous sommes rarement écoutés », constate Nathalie Huiart, déléguée de la Somme du mouvement CPNT. Depuis Fukushima, la tension entre pro et anti-éoliens est encore montée d'un cran.
FABRICE JULIEN